mercredi 18 juin 2008

Souvenirs souvenirs




Souvenirs, souvenirs

Paul Seguin vient de nous quitter subitement à l’age de 75 ans. Avec lui une page de l’histoire de Crimolois vient d’être tournée.
Il y a 45 ans, avant la construction de nombreux pavillons, Crimolois ne comptait qu’une centaine d’habitants, deux voitures automobiles seulement. Chacun se déplaçait à pied, en vélo ou avec son cheval et prenait le temps de saluer ses voisins et de leur parler.
Mais l’âme du village, c’était le « bistrot » chez Seguin : Henri, le père, qui, avec l’abbé Demolon,en 1939, restaura le Crucifix qui orne l’ancienne auberge des Chevaliers de Malte.
Puis, Paul lui succéda en 1948.Il sut conserver ce climat chaleureux et convivial qui faisait s’arrêter, en plus des gents du village, les essayeurs de chez terrot, les commerçants ambulants, les employés des abattoirs qui avaient leur table tous les lundis pour casser la croûte (il y avait de l’ambiance)… ; tous les usagers de la R N 5 connaissaient le café. On y allait surtout pour se retrouver entre connaissances.
Chacun parlait de son travail, de ses soucis, tout en dégustant la délicieuse cancoillotte du « Nadouillou >
La cabine téléphonique, seule poste du village, envoyait et recevait les bonnes et mauvaises nouvelles que Madame Seguin devait transmettre aux destinataires.

Pour Pâques, les jeunes allaient lui faire faire l’omelette avec les œufs récoltés pendant la nuit des Alléluia.

Certains dimanches et le 14 juillet, on dansait dans la grande salle, on jouait aux quilles, au rondeau et l’hiver, c’était le cinéma ambulant qui remplissait la salle et rassemblait les habitants de Crimolois.
Il y avait les repas de mariage, de communion, de baptême, les banquets des conscrits, les parties de cartes, les heures de discussion, les histoires drôles, enfin le contact, tout ce qui nous manque maintenant avec la télévision et la vie trépidante d’aujourd’hui.

C’était quelqu’un, notre ami Paul, le verbe haut et le cœur sur la main, il représentait tant de souvenirs pour les anciens du village. Nous avons envie de lui dire : « Mon vieux Nadouillou, ta dernière blague n’est pas drôle, partir comme ça sans prévenir, il est vrai que tu n’aimais pas les cérémonies et les compliments ». D VOINET

1 commentaire:

Jean Louis Berthaut a dit…

Quel bonheur a cette époque que j'ai connu.
Et sa fille Josette c'était ma conscrite et amie de classe ainsi que Monique Voinet ma chère amie.